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Au fil de la plume
31 mars 2008

A l'étoile

Un moment en dehors du temps, le temps de faire une pause sur une journée à cent à l’heure. Nos vies s’éparpillent et se rassemblent au fur et à mesure des aléas toujours pressant, toujours prenant, comme un élan qu’il nous faut assumer dans ce train-train qui file sans compter le temps. Et pourtant dans tous ces moments de folie tapageuse où l’on ne trouve plus le temps pour se poser pour laisser filer les idées venues et soupirer l’espace d’un instant, il reste encore des petits havres de paix au milieu de ce tumulte ambiant.

C’est un petit bistrot à la devanture engageante, des couleurs rougeoyantes et une atmosphère authentique. Ça flirte avec le coté titi parisien et pourtant j’y retrouve cette ambiance de voyage, ce parfum de rencontre et de simplicité qui fait tout le charme de l’inattendu et des surprises. Ce petit goût de sourire et de bonne humeur me fait me délasser après ces journées de labeur. Après tout ce temps qui file j’ai l’impression d’apprécier l’instant présent. De sentir comme une onde de passage sur un ton engageant. Oui, j’aime ce lieu et ses gens. Ce côté jeune et non chaland, toujours disponible toujours souriant, le patron m’accueille avec des yeux sincères et sourire aux lèvres me raconte sa journée et nous avons le plaisir de partager quelques anecdotes épicées.   

Le plafond haut est décoré de moulures d’époque, des petits carreaux dessinent des étoiles et des cercles en bleu et blanc. Le sol un peu usé ne compte plus le nombre de semelles qui l’ont caressé, les verres cliquettent au son des « santé » ou encore « tchin- tchin ». Le ton est doux, la musique des conversations me laisse vagabonder avec mes pensées sur un air de bohème.

En arrivant la première fois, je passais comme tous les jours devant sa devanture et en lançant un regard à travers la vitre, et je me suis dit, et pourquoi pas… Je me suis posé au comptoir, j’ai laissé mes yeux vagabonder sur le bar, les bouteilles alignées, les verres en dessous, les pichets de bière et de vin, sa carte écrite sur un tableau noir. Une écriture fine décrivait les mets et les « à boire ». Il y avait peu de monde, et j’ai entamé la conversation sur un air bon enfant avec la serveuse derrière le bar. Nous nous sommes racontés des petits bouts de nos histoires et puis je m’en suis allé avec dans le cœur une petite lueur d’amusement, de surprise et de bonheur qui fait tout le partage. Depuis je passe, repasse et ne m’en lasse toujours pas. C’est toujours le même endroit les même gens, l’atmosphère y est toujours plaisante et depuis je fais des rencontres à tour de comptoir ou simplement l’espace d’un regard. Sans arrière pensée, juste le plaisir simple de partager un moment. J’ai trouvé mon espace, une place où l’on m’accueille en prononçant mon prénom. Des serrages de main aux petites pauses clope à l’entrée, il règne en ce lieu comme une âme de vigueur, le parfum qui fait sourire sans le savoir. Des habitués ou des gens de passages, entre quotidien délavé ou air de voyage, tout le monde laisse à l’entrée sa morosité et ses déboires pour entrer le cœur libre rempli d’espoir.

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