L'aube cuivrée
7h00, le réveil n'a pas encore sonné, il reste 5 minutes avant de
devoir ouvrir les yeux et pourtant je me lève sans y penser, les pieds
se posent près du lit, je me sens frais et reposé, je porte mon regard sur cette
pièce encore dans la pénombre, j'ai laissé le rideau ouvert et je
distingue les lumières allumées des appartements d'en face.
Il fait un peu frais dans la cuisine, la fenêtre était restée entrouverte, et je frissonne un peu. Pieds nus je mets la cafetière en marche
et me dirige vers la douche... Il règne dans l'atmosphère comme une
sorte d'hébétude nonchalante, sereine et veloutée. Le rêve de cette
nuit me berce encore, je m'en souviens avec netteté et me dis que les
idées brumeuses des jours passés s'évaporent sans autre forme de
procès.
L'aube pointe son nez, il est 7h30 et je me mets en route pour aller
travailler, les rues sont vides, le café du coin est déja ouvert et un
homme trempe les lèvres dans son café. Le ciel est cuivré et des
pointes de bleu se dessinent entre des filaments rouges. L'air frais me
picote les joues, j'ai à peine le temps de le sentir que je m'engouffre
déjà dans la bouche de métro. Le temps file au son du ronron des
wagons, les sonneries qui résonnent et les portes qui se ferment. Les
stations défilent tandis que je suis plongé dans la BD "Le
photographe", récit d'un voyage qui me laisse rêveur tandis que mon
train train fait son "métro boulot dodo". Mes yeux pointent une larme
que je laisse glisser le long de ma joue. Je sens le contraste entre
ces hommes qui font de leur vie une histoire pleine de sens et ce
quotidien dans lequel je me complais. Il y a des moments où le sens des
jours perd toute consistance, comme si dans nos vies il manquait
quelque chose...
Je laisse mes idées se faire vagabondes, mes pensées se bercent de
voyages passés et à venir. J'ai soif d'aventure et d'inconnu, des
impressions étranges se mêlent à mes sourires, il y a dans l'air de
cette journée comme un sentiment d'inachevé et d'incertitude...