Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Au fil de la plume
22 octobre 2009

Paris Prévert

C'était une après midi d'octobre, le temps était encore doux et les couleurs dans le ciel diminuaient peu à peu pour dorer les pavés de la ville et rendre la cime des immeubles luisante d'or et d'argent. La ville connaissait son tumulte ambiant, les bruits des moteurs et des klaxons agressaient les oreilles d'un son tonitruant, les passants se bousculaient sur les trottoirs, il y avait une agitation propre à cette heure où les touristes croisent les gens qui sortent du boulot.

 

Une agitation qui disparaît lorsque l'on passe la devanture de cette rue magique où des artistes ont élu domicile, loin de 50 mètres de la rue, on a l'impression de passer à un autre temps. Au fond de l'allée sur la droite, une grille de fer forgée accueille le visiteur. Il y a ensuite une atmosphère de vieux bois, de plancher qui grince, d'un escalier en colimaçon avec une rampe en fer, de fenêtres qui ont passé l'âge , où l'on devine de minces courants d'air, un lieu qui rend la suite improbable et pourtant...

 

Je suis entré dans l'antre du poète, de son quotidien, de son lieu de travail, de vie et d'échange, de ces lettres qui traînent encore éparpillées dans un tourbillon de souvenir, des livres à l'odeur de l'ancien donnent au lieu des couleurs de vieux vin, d'endroits secrets où l'on devine encore l'écho des muses de l'écrivain. Une visite qui passe par le chemin qu'un homme peut faire au cours de sa vie, de ses aspirations, ses doutes, et la somme de ses lendemains.

 

Témoignage d'une époque, d'un esprit, ce lieu est aussi un endroit où l'intemporel y trouve sa place, de fait, on a l'impression de passer d'une époque à une autre, du brouhaha de la ville, en un pas on passe à un monde où le tumulte de la ville s'éteint, remplacé par le chant des oiseaux, des papiers jaunis, des toiles de maître qui apparaissent au détour d'une page d'un livre. Il y avait le chant des feuilles que l'on manipule avec soin, de ce silence qui règne lorsqu'on dévoile une oeuvre ou un écrit déposé sur un bout de papier, de ces silences qui font tout le plein, le plein de sensations nouvelles et enivrantes, de ces sensations qui vous gagnent par la force du coeur autant que par la passion qui animait mon guide pour me faire découvrir le secret de ces lieux, de son amour pour l'oeuvre et l'écriture, j'ai reçu plus que ce que je n'aurais cru, un moment intemporel, où le rêve trouve sa réalité, où le plaisir de partager recèle dans son essence, le parfum d'une grande humanité...

 

Aussi, c'est avec un coup de chapeau sous forme de révérence, que je dédie ces lignes, à un auteur et son assistante farfouilleuse, à la demoiselle qui laisse une ombre joyeuse, entre les plis de son sourire et les oeuvres entre ses mains, j'ai goûté au bonheur de l'art... il résonne encore au fond de mon oeil, une couleur qui fait ressentir le plaisir, l'échange et la douceur d'un moment serein.

 

20091022_IMG_7579

Publicité
Publicité
Commentaires
Au fil de la plume
Publicité
Publicité